3 règles • 15 listes de mots
On choisit la graphie qui est plus régulière, plus simple, plus claire ou plus française lorsque plusieurs formes coexistent : produits bios, mafia, piquenique, rapsodie, acuponcture, iglou, yak, fiord, plutôt que produits bio, maffia, pique-⁠nique, rhapsodie, acupuncture, igloo, yack, fjord.
Des recommandations ont été mises en place pour privilégier les graphies les plus régulières, les plus simples, les plus claires ou les plus françaises lorsque plusieurs formes avec la même prononciation coexistent pour un même mot. Voici ces recommandations.
On privilégiera l’absence de signe inutile (tréma, accent circonflexe ou étranger) lorsque plusieurs formes avec la même prononciation coexistent pour un même mot.
Par exemple, on choisira iambe, allo et nagari au lieu de ïambe (tréma inutile), allô (accent circonflexe inutile) et nāgarī (accents étrangers inutiles).
On privilégiera la graphie sans h plutôt que la graphie avec h si deux graphies coexistent pour un même mot.
Par exemple, on choisira ululer et zéolite au lieu de hululer et zéolithe. Attention : on continue d’écrire avec h les mots qui n’ont pas de graphies concurrentes (rhume, théâtre, cirrhose, orthodoxe…).
Si les graphies é ou e sont en concurrence avec les graphies æ ou œ pour un même mot :
Par exemple, on choisira égagropile, célioscopie, esthésiogène et estrogène au lieu de ægagropile, cœlioscopie, æsthésiogène et œstrogène. Attention : on continue d’écrire avec æ et œ les mots qui n’ont pas de graphies concurrentes avec la même prononciation (æthrioscope, curriculum vitæ, œsophage, œnologue, fœtus, œdipien, œdème, œrstite…).
Lorsque la prononciation est « on » :
Par exemple, on choisira acuponcture et nélombo au lieu de acupuncture et nelumbo.
Lorsque la prononciation est « ou », on privilégiera la graphie concurrente ou plutôt que les graphies u, û, w ou oo.
Par exemple, on choisira cacahouète, iglou et caoua au lieu de cacahuète, igloo et kawa. Attention : on continue d’écrire football puisque le mot n’a pas de graphie concurrente.
Lorsque la prononciation est « k » :
Par exemple, on choisira cleptomane, riquiqui et yak au lieu de kleptomane, rikiki et yack.
Lorsque la prononciation est « ch », on privilégiera les graphies ch ou che plutôt que les graphies sh ou sch, si plusieurs graphies coexistent pour un même mot, dont celle avec ch ou che. Sinon, on privilégiera la graphie concurrente sh plutôt que la graphie sch.
Par exemple, on choisira goulache au lieu de goulash ou goulasch, et on choisira shako au lieu de schako.
Lorsque la prononciation est « v », on privilégiera la graphie v plutôt que la graphie w, si deux graphies coexistent pour un même mot.
Par exemple, on choisira svastika au lieu de swastika. Attention : on continue d’écrire wagon puisque le mot n’a pas de graphie concurrente.
Lorsque la prononciation est « f », on privilégiera la graphie f plutôt que la graphie ph, si deux graphies coexistent pour un même mot.
Par exemple, on choisira parafer au lieu de parapher. Attention : on continue d’écrire avec ph les mots qui n’ont pas de graphies concurrentes (éléphant, pharaon, philosophie, pharmacie, photographe, téléphone…).
On privilégiera la consonne simple (et non double) lorsque plusieurs formes avec la même prononciation coexistent pour un même mot, sauf si un mot de la même famille justifie la double consonne.
Par exemple, on choisira mafia, snif!, tanin et moufette au lieu de maffia, sniff!, tannin et mouffette. Attention : on choisit abattage au lieu de abatage par cohérence avec les mots de sa famille (battre, abattre…).
Lorsqu’un mot a une forme invariable au singulier et au pluriel, mais qu’il coexiste un singulier et un pluriel réguliers, on privilégiera le singulier et le pluriel réguliers.
Par exemple, on choisira une crème antiride (singulier régulier) au lieu de une crème antirides, et des enfants brise-⁠fers ou des produits bios (pluriel régulier) au lieu de des enfants brise-⁠fer ou des produits bio.
On privilégiera la graphie soudée plutôt que la graphie avec trait d’union si deux graphies coexistent pour un même mot.
Par exemple, on choisira platebande, portemanteau, tapecul et un encas (« repas léger ») au lieu de plate-⁠bande, porte-⁠manteau, tape-⁠cul et un en-⁠cas.
Au-⁠delà des recommandations ci-⁠dessus, en cas de concurrence entre plusieurs formes ayant la même prononciation, on privilégiera la plus régulière, la plus simple, la plus claire ou la plus française.
Par exemple, on choisira fiord, canyon et shampoing au lieu de fjord, cañon et shampooing.
Pour quelques mots empruntés à d’autres langues, une graphie innovante est mise en place par des autorités reconnues : squatteur, paélia, taliatelle…
On recommande de franciser en -⁠eur la terminaison étrangère des noms en -⁠er qui se prononcent « eur », peu importe si les deux formes coexistent déjà ou non.
Par exemple, on écrira un boumeur, un leadeur ou un rockeur au lieu de un boomer, un leader ou un rocker.
Précisions
Des autorités reconnues (comités de linguistes, lexicographes, éditeurs de dictionnaires, etc.) recommandent la francisation de quelques mots ciblés. On donnera la préférence à ces graphies adaptées au français.
Par exemple, on écrira baguel, séniorita et pédigrée ou pédigri plutôt que bagel, señorita et pedigree.
On privilégie un n simple dans certains néologismes, comme fusionite.
Lors de la création de mots nouveaux (néologismes) dérivés d’un nom en -⁠an, on recommande de créer la graphie avec un simple n plutôt qu’avec nn.
Par exemple, un mot dérivé de gitan tel que gitanologie (« étude scientifique des gitans ») s’écrira avec un n simple (et non pas double comme dans gitannologie).
Lors de la création de néologismes dérivés d’un nom en -⁠on, on recommande de créer la graphie avec un simple n plutôt qu’avec nn devant un suffixe commençant par a, i ou o (-⁠onaire, -⁠onalisme, -⁠onite, -⁠onologie, etc.).
Par exemple, un mot dérivé de fusion tel que fusionite (« propension excessive à recourir aux fusions d’entreprises, de municipalités, etc. ») s’écrira avec un n simple (et non pas double comme dans fusionnite).